34 - René-Robert de Marbeuf

Commandeur de La Feuillée en 1743[1]. A cette date, il porte les titres de chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, lieutenant de la grande trésorerie de l’Ordre et commandeur de la Feuillée, le Palacret et membres en dépendant. Ce dernier commandeur ne prit guère en mains sa commanderie; il n’est que de rappeler un rapport secret transmis au prieuré à son sujet : ″ on ne croit pas que Monsieur le commandeur de Marboeuf, qui ne demande qu’à jouir, veuille à son âge, faire les dépenses nécessaires pour soutenir les droits de l’Ordre et de la commanderie″.

La co-cathédrale Saint-Jean à la Valette, sur l’ile de Malte, a été construite par les Hospitaliers entre 1575 et 1577. Le sol de ce chef-d’œuvre baroque est constitué de trois-cent-soixante-quinze pierres tombales d’hospitaliers qui se sont distingués et parmi lesquelles figure celle de René-Robert de Marboeuf [2]. Toutes ces plaques tombales sont réalisées en marqueterie de marbres de différentes couleurs avec armes, épithaphes et symboles divers. L’épithaphe qui y est inscrite nous fournit quelques renseignements complémentaires sur ce commandeur :″ A Dieu très bon, très grand. Frère René Robert de Marboeuf. Né d’une famille illustre aux calendes de février 1673. Chevalier de Jérusalem, du grand prieuré d’Aquitaine et de la vénérable langue de France. Gratifié du cens de la commanderie de Mauléon, puis à la place de celle-ci, par l’éminent grand-maître Emmanuel Pinto, régnant, du cens de la Feuillée. Qui a très bien mérité de la milice sacrée, ayant rempli presque toutes les fonctions et perdu glorieusement une jambe. Qui, élevé à la dignité de grand hospitalier, aurait été amplement comblé des mérites de l’Hospitalité si la mort envieuse ne l’avait enlevé le 17 juillet de l’an 1743 après l’incarnation. Le commandeur frère Bernadin de Marboeuf [à la mémoire] de son oncle si plein de mérites, avec affliction sincère a apposé [cette plaque] ″.

Quartiers de noblesse de René-Robert de Marbeuf

Claude de Marbeuf, futur père du commandeur René-Robert de Marbeuf, à l’âge de dix-huit ans souhaita être admis dans l’ordre des Hospitaliers. Le 29 avril 1643, les commandeurs de la Rochepicher et d’Auzon présentent ses preuves de noblesses[3]. A priori il ne prononça jamais ses vœux : il se marie une première fois avec Jeanne Cadio et une seconde fois avec Louise-Gabrielle du Louet.

Son désir d’entrer dans l’Ordre fut reporté sur René-Robert, troisième fils issu de son second mariage. Les preuves de noblesse de ce dernier, alors qu’il n’avait que cinq ans, furent présentées par le commandeur de la commanderie du Blizon et celui de la commanderie d’Amboise (Charles Cherbonneau de Fortecuierre), le 26 octobre 1678, et admises le 2 mai 1679.

Armes : d'azur à 2 épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir, la pointe en bas.

Dessin grand armorial Hozier.

[1] AD22, H608.

[2]Eléments fournis par Fernande et Maurice Verger, Société archéologique du Finistère, tome 131, 2002).

[3]Preuves de noblesses présentées, en 1686, pour l’admission de Robert-Jean de Marbeuf, page du roi dans la Grande Ecurie, transcription d’Amaury de la Pinsonnière, en ligne sur le site Tudchentil, BNF département des manuscrits 32100 n° 60, p 194.