De 1812 à 1849 (Fleuriot)

1812 à 1849 VIE DU PALACRET SOUS JEAN MARIE FLEURIOT

Le 2 mai 1812 Jean Marie Fleuriot achète à Jean Le Guyader « les moulins et dépendances du moulin du Palacret situés aux communes de Saint Laurent et Bégard- Saint Norvez consistant en maisons, usines, crèche, retraite à porcs, jardinets, bois, prairie, et rabines et généralement toutes les dépendances du dit moulin du Palacret appartenant au dit Le Guyader ... pour la somme de trois mille six cents francs et une rente annuelle hypothécaire de trois cents francs jusqu’à remboursement … » (17).

J. M. Fleuriot à cette date vit à Saint Laurent et exerce à Bégard la profession de greffier de paix ; il avait épousé en 1808, toujours à Saint Laurent, Marie Anne Le Lagadec, agricultrice (18).

Le site du Palacret, en 1812, reste encore découpé, entre plusieurs propriétaires, selon la répartition qui figure sur le plan de 1806. Jean Marie Fleuriot va alors entreprendre des travaux importants sur le bâti ; notamment la construction d’une nouvelle maison d’habitation ; les murs de ce bâtiment subsistent toujours de nos jours et constituent la partie nord de l’hébergement de 2011. Le plan cadastral de 1818 que nous avons annoté permet de mieux comprendre l’état des lieux à cette époque (19).

A partir de 1817, J. M. Fleuriot va pouvoir s’installer au Palacret où va naître, la même année, Marie Louise son cinquième enfant ; ses quatre premiers enfants avaient vu le jour sur la commune de Saint Laurent. Entre cette date et 1820 il devient avoué et s’installe à St Brieuc.

Le Palacret durant les vingt années qui vont suivre va devenir sa résidence de vacances. Il cherche alors à reconstituer ce que fut le foncier de la commanderie du Palacret ; il rachète entre autre l’ex chapelle, puis la promenade dénommée l’allée de lauriers (sans les canaux d’eaux qui la jouxte) ainsi que divers terrains dans l’environnement proche (15 et 19).

En 1829 va naître à Saint Brieuc son onzième enfant Zénaïde Marie Anne (il en aurait eu 16 d’après les exégètes de Zénaïde). Zénaïde Fleuriot fut au 19 ème siècle, un écrivain qui eut une notoriété certaine ; elle écrivait abondamment, essentiellement pour la jeunesse, puisque nous lui devons plus de quatre-vingt romans.

Pendant 20 ans J. M. Fleuriot va mener sa profession d’avoué à Saint Brieuc, mais simultanément, il cherche à élargir son patrimoine foncier, en faisant l’acquisition de nombreuses propriétés dans les Côtes d‘Armor : le Seuren, Hesnos, Rubriand (en St Laurent), sa maison de Saint Brieuc, Guen Heric (en Trébrivant), kervenal (en Kergrist Moelou).

Cependant la vie de J. M. Fleuriot va évoluer, en effet, il est farouchement antirévolutionnaire et il n’accepte pas l’accession au pouvoir en 1830 de Louis Philippe ; selon les écris de sa fille Zénaïde, il assure la défense des accusés politiques qui ne trouvaient pas d’avocats ; la conséquence de ses idées et comportements fut qu’il perdit progressivement les clients de son étude, et en final, dut se résoudre à vendre sa charge d’avoué.

Ses déboires professionnels vont avoir des conséquences sur le Palacret ; en effet la réduction de ses ressources va le conduire à hypothéquer progressivement ses divers biens ; ainsi vers le milieu des années 1840 il quitte Saint Brieuc pour se replier au Palacret.

En 1848 la fin est proche, ne pouvant assurer le paiement des intérêts, conformément aux stipulations des contrats souscrits, il est mis en demeure de régler le capital de 26000 francs dû à cette époque. Après de nombreuses séances au tribunal civil de première instance de Guingamp (20), la sanction tombe le 24 novembre 1849 : le Palacret est saisi au profit de sa créancière Madame Victoire Blaize de Maisonneuve. Jean Marie Fleuriot n’eut pas connaissance de ce dénouement, en effet, il décéda quelques jours

auparavant, à Saint Laurent, le 9 novembre 1849.

Le descriptif du bâti ci-contre appelle un commentaire du fait qu’il ne correspond pas à celui d’une demeure bourgeoise : les constructions sont très rustiques, se rapprochent bien plus des bâtiments de ferme que l’on devait trouver en maints et maints endroits de Saint Laurent à la même époque ; l’état des lieux (19) indique que les toits de l’habitation et de l’écurie étaient de chaume et que si « l’accès à l’habitation se faisait via un perron à douze marches de pierres ... » sur cette même façade il y avaitune soue à pourceaux.



Rédigés à la même époque (de 1834 à 1843) les mémoires de Mathurin François Quémar, recteur de Saint Laurent, confirment cet état des lieux « …il reste debout du Pallacret, à cette époque de 1843, mais dans un état ruineux, le moulin, une moitié de la chapelle employée à des usages domestiques et quelques pans de murs qui entouraient les cours et jardins. Le château et édifices contigus sont démolis à l’exception d’une longère (masure sur plan de 1818), depuis une huitaine d’années. On a construit sur les lieux des logements pour quatre ou cinq locataires et autres bâtisses dans le voisinage. La génération actuelle qui se vante d’en avoir visité et même habité ces appartements (exact pour Laurent Rabin) en publie la magnificence passée, mais n’y trouve plus qu’un amas de pierres considérable sous lequel elle voudrait démêler les fondements qui divisaient les salles, les bureaux, l’audience (l’auditoire où se serait tenue la juridiction du Palacret), l’hôpital, les pavillons et le reste ... Au dit Pallacret, on voit encore que tout un journal de terre fut autrefois remué entre la rivière et le coteau oriental pour y creuser des étangs, lavoirs, viviers et fontaine par le moyen de digues et terrasses spacieuses bordées de futaie en alignement. Au milieu se voit toujours la dimension d’un jardin ou parterre que défendait une double fosse ... ».

Je suis donc conduit à considérer que les souvenirs qui défilent dans les courriers écrits, en 1873, entre Zénaïde et sa sœur Marie, soit près de vingt cinq ans après qu’elles aient quitté définitivement le Palacret, sont ceux vus par les yeux d’une enfant et ceux transcrits et enjolivés à travers la prose de l’écrivain que Zénaïde était devenue (voir sur le site Palacret.com la rubrique 7).

La vie du moulin

Pour la période 1812 à 1849 si nous avons pu retrouver nombre d’éléments concernant le propriétaire les informations recueillies, à ce jour, concernant la vie du moulin à blés sur cette même période se réduisent à peu de choses.

Laurent Rabin déjà meunier en 1788 quitta le Palacret vers 1813.

Les principaux renseignements nous sont fournis par les recensements concernant la commune de St Laurent sur cette même période (44) :

-En 1836 le meunier est Henry Trévia aidé par son épouse Françoise Urvoy et un valet François Le Mat .

-En 1841 le meunier en place est Yves Even ; sa présence semble de courte durée car en 1846 nous retrouvons François Le Mat associé à Jean Louis le Mat .

Après ses déboires professionnels Jean Marie Fleuriot se réinstalla au Palacret ; le recensement de 1841 mentionne la présence de sa femme dès 1841 et la sienne en 1846 .

. Les minutes de l’audience du tribunal civil de Guingamp indiquent « Jean Marie Fleuriot ancien avoué, propriétaire et meunier. ». Le registre d’état civil de Saint Laurent concernant son décès en 1849 indique, à la rubrique profession « cultivateur et meunier ». Sous la pression de la nécessité exerça-t-il réellement le métier de meunier dans ses dernières années ?

Zénaïde Fleuriot en réponse à un lettre de sa sœur Marie datée du 19 octobre 1873 lui répond en rappelant ses souvenirs de jeunesse au Palacret et elle questionne « « Et la vieille Barbe, la meunière, tu ne m'en parles pas ! ne t'en souvient-il plus ? » ; nous avons ici une nouvelle preuve que durant cette période le moulin du Palacret a poursuivi son activité (21).

Une réponse définitive à cette question ressort de l’enquête, réalisée en 1848 " statistique de France –Industrie –les moulins " ; or si cette enquête nous confirme que le moulin du Palacret fonctionnait en 1848 elle mentionne dans sa rubrique meunier "Fleuriot Jean Marie fait exploiter". Il s’en suit que la mention, de meunier, portée sur son acte de décès n’est pas tout à fait exacte.

Cette enquête de 1848 (42) avait pour objet, à partir d’un recensement complet des moulins et de leur production, de recalculer le montant des patentes que l’état entendait appliquer à ces entreprises.

L’étude des résultats de cette enquête va nous permettre de comprendre le fonctionnement, au milieu du 19ème siècle, des 3 moulins situés sur la rive droite du Jaudy en St Laurent et des 3 autres moulins situés sur la rive gauche du Jaudy en Bégard.

Le premier constat est que ces moulins ne vendent pas de farine mais travaillent toujours à façon, comme sous l’Ancien Régime ; les habitants du voisinage viennent faire moudre leurs grains au moulin moyennant un prélèvement de "8 pour 50 kg" (même prélèvement que sous les Hospitaliers de St Jean de Jérusalem). Ce mode de fonctionnement explique la protestation des meuniers quant au nouveau mode de calcul de la patente qui prend en compte comme élément de base la farine produite. Jean Marie Fleuriot, propriétaire du moulin du Palacret, note dans ledit rapport que le gouvernement n’a pas perçu que les moulins de campagne n’achètent pas le grain et ne vendent pas de farine, mais travaillent à façon.

L’analyse des grains moulus nous permet de comprendre les cultures et consommations locales :

    • On ne retrouve pas de farine d’orge ni de seigle

    • Il y a très peu de froment ( 2 à 3% )

    • Le blé noir représente environ 20 à 25 %

    • L’avoine est au même niveau de 20 à 25 %

    • Le méteil ( mélange de blé et de seigle - 43 ) domine nettement et représente plus de 50 %

Fin d’une légende, histoire familiale et locale

Sur le coteau est, juste au-dessus du moulin, perdues parmi les hautes herbes, à l’orée du taillis boisé, se cachent les ruines d’une toute petite et ancienne maison dont seuls subsistent un pignon et les trois autres murs qui ont perdu une grande partie de leur hauteur. Notre histoire familiale, reprise par l’histoire locale, veut voir dans cette ruine la maison de Zénaïde Fleuriot ; la maison où elle aurait écrit certains de ses textes ou romans.

C’est avec un peu de remords, afin de respecter la réalité des faits, je me vois contraint de mettre à mal cette croyance.

En effet, Zénaïde quitte le Palacret en septembre 1849, poussée par les déboires familiaux. A cette date, elle avait vingt ans et n’avait pas encore réellement entamé sa carrière d’écrivain. Ses écrits et ceux de son mémorialiste et neveu (F. Fleuriot Kerinou) nous apprennent qu’elle n’est jamais revenue au Palacret si ce n’est, éventuellement et de manière très ponctuelle, à une ou deux reprises entre 1849 et 1854 (22). A noter encore qu’en 1849, date à laquelle le Palacret cessa d’être la propriété de la famille Fleuriot, la dite bâtisse n’avait pas encore été construite. Il est encore un fait qui hypothèque cette croyance : Jean Marie Fleuriot faisait partie de ce que l’on appelle la bonne bourgeoisie et il est difficile de l’imaginer avec sa femme et sa très nombreuse famille, dans une seule pièce de moins de 25 m².

Photo prise en 2011 de la « maison de Zénaïde Fleuriot »

ANNEXES

R17

Source Archives Départementales des Côtes d’Armor - cote 3E16/17 étude de maitre Joseph Marie Menguy notaire à Pabu : achat Jean Marie Fleuriot à Jean Le Guyader .

R18

Voir sur le site internet Palacret.com , à la rubrique 7 , d’autres informations concernant Jean Marie Fleuriot .

Jean Marie Fleuriot est né le 22 avril 1780 à Plougonver de François Marie ( né le 12 avril 1746 à Plougonver , marié le 21 septembre 1777 à Plougonver ) et de Marie Anne Rolland .

Jean Marie Fleuriot s’est marié à Saint Laurent le 13 octobre 1808 avec Marie Anne le Lagadec ( de Yves et Marie Françoise Nicolas ) .

Enfants nés à Saint Laurent en Rubriand

· François Marie le 7 décembre 1809

· Yves Marie le 19 juillet 1811

· Marie Jeanne Yvonne le 3 mars 1813

· Jean Yves Anne Marie le 17 décembre 1814

Enfants nés à Saint Laurent au Palacret

· Marie louise le 23 février 1817

Enfants nés à Saint Brieuc

· Théodose le 12 janvier 1820

· François Louis Marie le 19 octobre 1821

· Marie Anne le 8 avril 1823

· Théophile Jacques Corentin le 11 juin 1824

· Jean Marie Rose le 24 novembre 1825

· Zénaïde Marie Anne le 29 octobre 1829

· Louise Marie Françoise le 8 mars 1831

· Théophile Joseph le 5 avril 1833

R19

- Source Archives Départementales des Côtes d’Armor - cote 3E 59/ 84 le 21 mars 1850 état des lieux du Palacret en Saint Laurent - étude de maitre Colcanap notaire à Kermoroch .

R20

- Source Archives Départementales des Côtes d’Armor -

· cote 3Q1652 enregistrement de l’adjudication du 31 mars 1849 de Guen Harric en Trébrivant : ancien propriétaire Jean Marie Fleuriot , nouveau propriétaire Madame Victoire Blaize de Maisonneuve , montant 5573 francs .

· cote 3U2 / 38 tribunal civil de Guingamp –audiences des criées – minutes

Audience du 13 février 1849 ( François Fleuriot ,avocat à Lannion , défenseur de son père Jean Marie )

Audience du 17 fevrier 1849

Audience du 28 novembre 1849

Audience du 4 décembre 1849 ( rejet du pourvoi de J. M. Fleuriot )

Ces diverses audiences mettent en avant des prêts ou hypothèques datant du 19 aout 1834 ,du 13 juin 1843 , du 15 juin 1843 …

R21

- Voir sur le site internet Palacret.com ,à la rubrique 7 , consacrée à Zénaïde Fleuriot et ses souvenirs du Palacret .

R22

En septembre 1849 Zénaïde Fleuriot quitte le Palacret pour rejoindre la famille d’Etienne Guillotin de Kerever avec la mission de prendre en charge l’éducation de ses trois filles . La famille Kerever résidait à Ploufragan dans les Côtes d’Armor et prenait ses quartiers d’été à Château Billy près de Saint Brieuc .

Zénaïde est elle retournée au Palacret après 1849 ? on ne peut l’affirmer avec certitude même si ses lettres à sa sœur Marie , écrites entre 1849 et 1854 , peuvent le laisser croire (F. Fleuriot –Kerinou : Zénaïde Fleuriot sa vie, son œuvre ,sa correspondance – librairie Hachette – 1897 ) ; on peut relever ainsi :

· Lettre du 15 décembre 1852 à sa sœur Marie « …. puisque vous êtes toujours au Palacret … »

· Lettre du 30 juillet 1853 à sa mère à Saint Laurent « …offrez un souvenir respectueux à mon oncle et à ma tante … »

· Lettre du 29 aout 1853 à sa sœur Marie « …mère attend à Saint Laurent … »

· Lettre du 18 aout 1854 à sa sœur Marie « François ( frère de Zénaïde ) est nommé juge de paix à Plouaret …mère va déménager à Plouaret … je vais me rendre à Saint Laurent pour le déménagement .. »

· Lettre du 5 septembre 1854 à sa sœur Marie « .. j’arrive de Saint laurent où j’ai passé huit jours avec notre mère .. le déménagement ne peut se faire qu’à la Saint Michel … »

Le Palacret n’est mentionné qu’une seule fois ; ces éléments ne nous permettent pas d’affirmer avec certitude si sa mère Marie Anne Le Lagadec , entre 1849 et 1854 , a pu demeurer au Palacret ; en réalité l’ étude du recensement de St laurent pour l’année 1851 ( AD 22 en ligne vue 8 ) nous apporte la preuve qu’après la vente du Palacret elle vécut en St Laurent , au lieu dit Rubriand , avec son fils François (alors avocat ) , chez son frère Yves Lagadec et non plus au Palacret.

Il est certain que Zénaïde Fleuriot était en admiration devant son père et le parait de toutes les vertus et de ce fait était partiale, ce qui la conduisait à déformer ou interpréter certains faits ;

Sa lettre du 15 décembre 1852 mentionne « .. pauvre Palacret vendu 11050 francs …. en vérité c’est dérisoire … et l’acquéreur …. doit joliment s’enrichir … » ; points sur lesquels elle se trompe : son père avait une dette de 26000 francs auprès de l’acheteur de 1849 ; la saisie achat ne va même pas couvrir le tiers de la dite dette ; J. M. Fleuriot avait par ailleurs une autre hypothèque de 6000 francs sur le Palacret ; cette dernière hypothèque ne sera levée qu’en 1865 par l’acheteur de l’époque .

R23

Madame Victoir Blaize de Maisonneuve nacquit , à Saint Malo , le 14 janvier 1792 ; fille de Louis Blaize sieur de Maisonneuve négociant et de Marie Catherine Fichet des Grèves ; en 1850 elle vit à Saint malo .

Elle épousa , à Saint Malo , le 6 février 1811 , Nicolas François Herbert de la Portbarré .

Nicolas François Herbert de la Portbarré nacquit à St Malo le 29 juillet 1784 ; fils de Thomas Herbert de la Portbarré ( décédé à St Malo le 16 ventôse an 4 ) et de dame Françoise Laurens Charlotte Pierrès .

R24

acte de fermage Jacques Mainguy le 29 janvier 1850 : source Archives Départementales des Côtes d’Armor – cote 3E59 / 84 étude de maitre Colcanap notaire à Kermoroch .

R25

sources :registres d’état civil en ligne des AD 22 pour les communes mentionnées

Jacques Menguy (ou Mainguy ) est né à Brélidy le 17 octobre 1815 ; fils de Hervé et de Louise Voizezout .

Il épouse , à Quemper Guezennec , le 18 novembre 1841 , Anne Etienne ; il est alors meunier à Pleumeur Gautier .

Anne Etienne est née , le 25 juin 1814 à Quemper Guezennec ; fille de Joseph et de Jacquette le Gras .

Les naissances de leurs enfants permettent de suivre leurs déplacements :

· Anne Marie née le 14 aout 1842 à Quemper Guezennec

· François Marie né le 10 novembre 1843 au moulin de Traou en Kermoroch

· Anne Marie née le 28 janvier 1845 au moulin de Traou en Kermoroch

· Jean Marie né le 1 aout 1848 au moulin de Traou en Kermoroch

· Marie Yvonne née le 1 avril 1850 au moulin du Palacret en Saint Laurent ; elle décéda le 9 février 1852 à Saint Laurent

R26

Location Palacret à Jean Julou le 16 janvier 1853 - source Archives Départementales des Côtes d’Armor – cote 3E59 / 86 étude de maitre Colcanap notaire à Kermoroch .

R27

- sources :registres d’état civil en ligne des AD 22 pour les communes mentionnées

Jean Julou est né le 19 décembre 1818 à Ploumagoar ; fils de Jean et de Jeanne Huon .

Il épouse, le17 avril 1841 , à Saint Laurent , Marie Antoinette Le Roux ménagère ; à cette même date il habitait à Saint Laurent où il exerçait le métier d’agriculteur .

Marie Antoinette Le Roux nacquit à Pluzunet le 20 avril 1815 ; fille de Gilles Le Roux et de Marie Antoinette Le Penven .

Le 3 janvier 1865 ils habitent Bégard au lieu dit Kerhorre ou Kerho ; lors de son décès le 1 aout 1897 Jean Julou y habitait toujours .

Naissances de leurs enfants :

· Jean Marie et Marie Antoinette nés le 1 juin 1845 à St Laurent ( père agriculteur )

· Jean né le 1 juin 1848 à St Laurent ( père agriculteur )

· Marie Renée née le 26 juillet 1849 à St Laurent ( père agriculteur )

· Marie Jeanne née le 25 septembre 1851 à St Laurent ( père agriculteur )

· Pierre Jean né le 7 octobre 1842 à St Laurent ( père cultivateur )

· Jean François né le 30 juin 1855 au Palacret en St Laurent ( père meunier )

R28

Les moulins à St laurent et dans les communes limitrophes au milieu du 19 ème siècle ;

Sources plans cadastraux : 1818 et 1849 pour St Laurent ; 1832 pour Brélidy ; 1817 pour Bégard

A l’issue de la Révolution de 1789 il existait sur le territoire de la commune de St Laurent , sur la rivière le Jaudy , de l’amont vers l’aval : le moulin neuf , le moulin du Fot , le moulin du Palacret .

En 1849 il y avait , en sus des moulins cités précédemment , à sensiblement la même distance du centre bourg , le moulin du Logeou ( en réalité en Brélidy très proche de la limite avec St Laurent ) et sur rive gauche du Jaudy ( territoire de la commune de Bégard ) le moulin de Castel Pic , le moulin de Coz Guingamp et le moulin de Coat Gouray . puis sur le ruisseau Teoulas ( affluent du Jaudy ) le moulin du Traou ( sur la commune de Kermoroch ) . Soit au minimum huit moulins situés à distances raisonnables, permettant aux habitants le choix sans le handicap d’une pénalisation due à la distance .

R42

– Enquête statistique de 1848 sur les moulins – source Archives départementales des Côtes d’Armor – cote 6M art 927 et 931

- recensements de 1836,1841, 1846 , 1851

En 1836 sont mentionnés au Palacret :

1. Trevia Henry , meunier ,52 ans

2. Urvoy Françoise , son épouse , 47 ans

3. trévia Françoise , fille , filandière , 14 ans

4. Trevia Henry , fils , meunier , 11 ans

5. Trevia Toussaint , fils , 9 ans

6. Trevia Anne ,fille ,6 ans

7. Le Mat François , , valet ,30 ans

En 1841 habitent au Palacret

Maison 1 :

1. Lagadec Marie Anne femme Fleuriot

2. Even Yves meunier

Maison 2 :

1. Borgne Jacques ,tisserand

2. Briou Marie Yvonne , femme du précédent

3. Borgne yves , fils

4. Cam Jeanne ,femme Guiomar

et ses 5 enfants

En 1846 habitent au Palacret

Maison 1 :

1. Fleuriot Jean Marie ,propriétaire , 64 ans

2. Lagadec Anne Marie , sa femme,57 ans

3. Mat François , garçon meunier, 38 ans

4. Mat Jean louis, garçon meunier ,25 ans

5. Pierre Jeanne , fille domestique, 58 ans , veuve

Maison 2 :

1. Le Borgne Jacques ,tisserand , 31 ans , indigent

2. Briou Marie Yvonne , sa femme , indigente

3. Borgne Yves , leur fils , 6 ans ,indigent

4. Borgne Magdeleine , leur fille , 4 ans , indigente

5. Borgne Marie Louise , leur fille, 6 mois ,indigente

Maison 3 :

1. Perrot Marguerite , veuve Le Gas , manchotte ,mendiante , 51 ans

En 1851

habitent au Palacret

Maison 1 :

1. Mainguy Jacques ,meunier,cultivateur , 35 ans

2. Etienne Anne ,sa femme ,37 ans

3. Mainguy François , fils , 3 ans

4. Mainguy Jean Marie , fils , 3ans

5. Mainguy Anne Marie , fille , 6 ans

6. Mainguy Marie Yvonne , fille , 1 an

7. Meubry Charles , domestique , 18 ans

8. Kernivinen Catherine , domestique , 20 ans

Maison 2 :

1. Borgne Jacques ,tisserand , 34 ans

2. Briou Marie Yvonne ,sa femme , 41 ans , mendiante

3. Borgne Magdeleine , fille , 9 ans

4. Borgne Marie Louise , 5 ans

5. Borgne Françoise , fille , 2 ans

Maison 3 :

1. Perrot Marguerite , mendiante , 56 ans

habitent à Rubriand :

1. Lagadec Yves ,rentier ,58 ans

2. Coquillou Anne ,sa femme , 57 ans

3. Sébille Marie Yvonne , leur petite fille vivant avec eux , 4 ans

4. Fleuriot François , avocat , 29 ans

5. Lagadec Marie Anne , sa mère vivant avec son fils , 62 ans

Observations portées par J. M. Fleuriot sur le rapport d’enquête concernant le Palacret : « L’augmentation double de la patente, imposée par le dernier gouvernement ,et contre laquelle on a tant de fois réclamé en vain , force les propriétaires des moulins , si l’Assemblée Nationale n’y remédie promptement , en fermant ; et ainsi se trouveront privés d’ouvrage des hommes qui ne rêvent que de travail . On est parti d’une mauvaise base pour établir les patentes par prix du moulu ; et malheureusement on n’a pas compris qu’un moulin de campagne éloigné … »

« ce moulin n’est alimenté que par les bleds issus et consommés dans les environs ; qu’on fait prendre chez les consommateurs et qu’on raporte chez eux , déduction du droit de moute en matière qui est de 8 pour 50 kg . Point de commerce de farine ; et quelque fois et dans les années de disette un deschet de bled et de farine que l’on vend aux pauvres qui ne peuvent acheter du bled, quelques kilos de farine pour faire du pain .

R44