39 - Alexandre-Louis-Hugues de Freslon

Biographie simplifiée d’un chevalier de l’ordre de Malte

Le 10 avril 1781 un bref du pape Pie VI est suivi d’une lettre du grand-maître Emmanuel de Rohan[1], donnée à Malte le 3 mai 1781, mettant Alexandre-Louis-Hugues de Freslon de la Freslonnière en possession de la commanderie de la Feuillée et en conséquence du Palacret. La gazette de France du 13 juin 1780, lors de l’annonce du décès de Louis-Georges-Henri Jumeau des Perriers, mentionnait déjà le nom de son successeur à savoir Alexandre-Louis-Hugues Freslon de la Freslonnière. La règle ancienne de la vacance et mortuaire n’a donc pas été respectée à la lettre : la prise de possession n’aurait dû se faire qu’un an après le premier mai qui suit le décès soit le 2 mai 1782.

Le nouveau commandeur est originaire du diocèse de Rennes. Les archives départementales de l’Ille-et-Vilaine possèdent un riche fonds Freslon de la Freslonnière (J 1-82) : l’essentiel des données que nous détaillons ci-après sont issues de ce fonds, mais aussi du travail très détaillé réalisé par le vicomte Paul de Freslon dans sa Généalogie de la maison de Freslon[2] et des registres paroissiaux concernés.

Ascendance d’Alexandre-Louis-Hugues Freslon de la Freslonnière

Armes : d'argent à la fasce de gueules, accompagnée de 6 ancolies d'azur, tigées de gueules, rangées 3 en chef et 3 en pointe.

Dessin grand armorial Hozier.

Devise : Il a la main droite et juste

Alexandre-Louis-Hugues Freslon descend d’une très ancienne famille bretonne[3] dont la base familiale migra successivement entre les manoirs de Branféré (Le Guerno, 56190), Bratz (Montoir de Bretagne, 44150), Nantes, Rennes et La Freslonnière ( (A29) le Rheu, 35650). En ne prenant en compte que les quatre ancêtres paternels qui figurent dans l’arbre généalogique ci-dessus il ressort que sa famille fut, dès le XVIIe siècle, très impliquée dans la gestion de la province bretonne. Gabriel fut conseiller du roi et président à mortier au Parlement de Bretagne. Jean-Baptiste siégea dans l’ordre de la noblesse aux Etats de Bretagne[4] qui se tinrent à Vitré en 1665 et 1683, à Vannes en 1691, 1693, 1695, 1699 et 1705, à Nantes en 1702. Claude siégea également dans l’ordre de la noblesse des Etats de Bretagne. Marie-Joseph fut conseiller au Parlement de Bretagne. Parmi les dix enfants de Jean-Baptiste, les quatorze enfants de Claude, les six enfants de Marie-Joseph nombre tinrent des charges et bénéfices éminents. Lors des Etats Généraux ouverts à Rennes le vingt-six octobre 1778 l’on relève parmi les députés représentant Rennes : Alexandre-Louis-Hugues, chevalier Freslon de la Freslonnière, Alexis-François-Marie-Joseph Freslon de la Freslonnière, Gabriel-Jean-Baptiste chevalier de Freslon, Jean-Emmanuel-René Freslon de Saint-Aubin, Gabriel Freslon de Saint Aubin.

Alexandre-Louis-Hugues, n’a que seize ans, lors de la présentation, le 5 juin 1769, des documents nécessaires à sa réception au rang de chevalier de justice de la langue de France au prieuré d’Aquitaine[5]. Après que les chevaliers de Vion et de Vauquelin aient conclu qu’il était bien le frère germain d’Amateur-Hippolyte de Freslon il est admis sur les preuves de noblesse de son frère, lequel avait été reçu de majorité, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem le 12 juillet 1768.

L’aîné de la fratrie est Alexis-François-Marie-Joseph, Alexandre-Louis-Hugues ne sera donc pas le principal héritier. Sa famille cherche à obtenir pour lui des charges ou fonctions qui lui assureront des revenus confortables. Pour ce il est admis, le 19 novembre 1769, en tant que lieutenant en second au régiment du Roi-Infanterie[6]. Il devint capitaine avant d’en abandonner le service en 1782.

On peut penser que c’est suite à ses deux années d’instruction prévues au régiment du Roi-Infanterie qu’il fit sa première caravane au sein de l’ordre de Malte. Elle débuta le 21 janvier 1771. Faisaient partie de cette même caravane son frère Amateur-Hippolyte de Freslon et les chevaliers Goujon de Thuisy, de Bizien, de Chambray, de la Cropte de Boursac, de Greiche d’Agnéville, de Nettancourt et de Filleul[7]. Sa deuxième caravane débuta le 8 juillet de la même année.

Il a vingt-huit ans quand, en 1681, il prend possession de la commanderie de la Feuillé. Le 20 avril 1785 le grand-maître lui attribue, ou confirme à nouveau cette commanderie[8].

Notre commandeur recherche les honneurs et fait dresser sa généalogie par Bernard Chérin afin d’obtenir les honneurs de la cour[9]. Cette recherche est couronnée de succès et la gazette de France du 16 avril 1782 mentionne que ″Le marquis de Brunier d’Adhemar, le chevalier de Freslon et le comte de Mollac, qui avaient aussi eu précédemment l’honneur d’être présentés au roi, ont eu, le 10 de ce mois, celui de monter dans les carrosses de sa Majesté et de chasser avec elle″.

Le 28 août 1782, Alexandre-Louis Hugues de Freslon, commandeur de la Feuillée, va enfin recevoir l’habit des mains de son oncle frère Gabriel-Jean-Baptiste, grand-croix et colonel du régiment de Malte, et prononcer ses vœux, dans la chapelle Saint-Paul de l’église Saint-Jean à la Valette[10].

Le 30 septembre 1782 un bref du pape pie VI lui attribue la grand-croix de l’ordre de Malte.

Le 31 août 1782 il est élu général des galères de la Religion[11] suite aux délibérations du conseil de l’Ordre. Le général des galères a pour fonction le commandement des galères lors de leurs sorties ou caravanes et ce avec l’aide des capitaines. Son supérieur est l’amiral, lequel assure d’office cette mission s’il est présent. Cette charge est accordée pour une durée de deux années. Il semblerait qu’au XVIIIe siècle cette fonction soit devenue de plus en plus honorifique et que les Hospitaliers, prenant de plus en plus de distance avec leur vœu de pauvreté, se soient laissé aller à engager des dépenses exorbitantes pour tenir le rang qu’ils attachent à cette charge de général des galères.

Ils tiennent table ouverte et engagent de très grosses dépense en frais d’installation, ameublement, livrées, habits, nourritures, vins, liqueurs… Alors que le commun trésor ne verse que 15000 livres par an au titulaire de la dite charge le nouveau général des galères va se trouver dans l’obligation d’emprunter 100000 livres à Alexis-François-Marie-Joseph de Freslon, son frère aîné. En conséquence de quoi le commandeur dû lui céder la part du patrimoine familial qui aurait due lui revenir.

Durant ses deux années de général des galères Alexandre-Louis-Hugues va mener des expéditions ou sorties avec des objectifs très divers. Les archives du fonds Freslon ont conservé quelques données les concernant.

Le 22 février 1783 le grand-maître transmet ses instructions à″ son très cher vénérable religieux dans le christ, bailli frère Alexandre de Freslon, capitaine général de nos escadres sur mer.

Ayant eu connaissance des ruines occasionnées par les tremblements de terre dans les villes de Messine et de Reggio-de-Calabre[12] et autres lieux environnants, nous avons estimé que c’était un devoir de charité chrétienne et de notre profession de porter des soulagements à ces populations malheureuses dans une semblable affliction. Pour cela, vous partirez aussitôt que cela sera possible avec toute l’escadre des galères et vous rendrez promptement dans ces parages pour donner tout le secours, l’aide et le soulagement que vous pourrez, emportant avec vous , à cet effet, les médicaments et toutes les choses que vous estimerez nécessaires…″(A21).

Nous sommes en février, les galères ont été désarmées, elles vont être réarmées et chargées avec une extrême diligence. L’escadre qui va partir le 24 février 1783 comprend quatre galères chargées de stocks de nourriture, de vingt quatre caisses de médicaments et de plus de deux cents lits, des tentes… des médecins, chirurgiens… Le bailli de Frelon est sur la galère capitaine commandée par le chevalier Antoine de Ligondes, la deuxième galère est commandée par le chevalier d’Estournel, la troisième par le chevalier de Saint-Priest et la quatrième par le chevalier de Castro. Du fait de vents contraires l’escadre ne peut se rendre directement à Messine et va mouiller à Vintimille près de Reggio-de-Calabre le 27 février. Il découvre rapidement l’ampleur du désastre et dans son message du même jour, à destination du grand-maître, il fait état de villes et villages complètement détruits et d’une première estimation d’environ 40000 morts (A20). Il va assurer sur Reggio-de-Calabre de nombreuses actions de secours. Le 5 mars il rejoint Messine avec son escadre. Messine est très dévastée, la population survivante manque de tout. Le bailli de Freslon tente d’y pallier dans la mesure de ses moyens. Le même jour il expédie un nouveau courrier au grand-maître de l’Ordre à Malte. Dans son courrier il décrit ses constats, les mesures prises et ses problèmes :″… L’objet important était de donner du pain à ceux qui en manquaient et qui faute d’argent ne pouvaient s’en procurer, de fournir des baraques aux malheureux qui étaient obligés de coucher sur la terre sans abri. Tous les jours nous nourrissons de cinq à six-cents pauvres et nos médecins et chirurgiens sont continuellement dans les baraques et parmi les ruines pour administrer des secours à des blessés qui avant notre arrivée étaient absolument abandonnés. (…)″.

Par contre il se heurte à l’obstruction des autorités centrales du royaume de Naples qui prétendent, contre toutes les évidences, avoir pourvu à tous les besoins des populations locales touchées. Autorités qui ne veulent pas voir intervenir sur leur territoire des puissances extérieures qui risqueraient de mettre en avant l’impéritie des autorités et d’en tirer une gloire et reconnaissance. Il va surtout s’appuyer sur les autorités ecclésiastiques auxquelles il fournira des dons financiers importants pour aider les sinistrés craignant que les autorités civiles locales se les approprient. Après plusieurs courriers avec le vice roi de Naples, qui sous une forme très diplomatique refuse de l’aide, il quitte Messine à destination de Malte le 25 mars 1783 en faisant toutefois un détour vers Reggio-de-Calabre pour y déposer d’autres secours. Le 26 mars le grand-maître lui a transmis un courrier l’incitant à quitter Messine devant la non coopération des autorités civiles ; courrier qu’il ne recevra pas ayant déjà anticipé les recommandations du grand-maître desquelles nous extrayons les éléments ci-après :″… Vous avez eu des preuves trop fortes de la jalousie que votre arrivée et vos secours ont excité auprès des chefs actuels du gouvernement de Messine pour croire que ce sentiment fera place à d’autres plus humains et plus honnêtes. Il se fortifiera au contraire en raison du bien que vous ferez″. Cette mission fut importante pour l’Ordre car elle lui permettait de mettre en avant, au niveau européen, l’accomplissement d’une mission dans la droite ligne de ce qui présida au XIIe siècle à sa fondation : l’hospitalité.

Le 8 mai 1783 il sort avec son escadre pour lutter contre les pirates des côtes d’Italie à hauteur de Livourne.

Le 23 juillet 1783 il quitte Malte avec ses galères pour une mission en mer de quarante jours[13].

Le 9 septembre 1783, suite à l’information de la sortie de Tripoli de plusieurs bâtiments corsaires, il part escorter cinq tartanes maltaises.

Le 26 avril 1784, le grand-maître transmet ses instructions à ″ son très cher le vénérable religieux dans le Christ bailli frère Alexandre-Louis-Hugues de Freslon de la Freslonnière, capitaine général des armes de notre religion sur mer″ dans les termes suivants :″ sa majesté le roi catholique ayant agréé nos galères pour sa prochaine expédition contre Alger, aussitôt que le temps le permettra, vous partirez avec toute l’escadre et vous vous rendrez directement à Carthagène afin d’exécuter avec la plus grande attention et la plus grande exactitude les ordres qui vous serons donnés de la part de sa Majesté. Pour votre retour à notre port, lorsque vous aurez été congédié par sa majesté, nous le confions à votre prudence ; en ce qui concerne les accidents de voyage, vous vous guiderez en prenant l’avis des autres capitaines, et pour ceux de la navigation celui des pilotes. Et que le seigneur veille continuellement sur votre vénérable personne″. Il s’agit d’une expédition conjointe des escadres de Naples et d’Espagne contre la ville d’Alger. L’expédition des galères de Malte va durer quatre mois[14]. Le 6 mai 1784, l’escadre qui quitte Malte comporte :

    • La galère capitaine commandée par le bailli de Freslon avec pour capitaine le chevalier de Ligondès et pour major le chevalier de Campistron.

    • La galère La Patrone avec pour capitaine le chevalier de Villages.

    • La galère Le Saint-Louis avec pour capitaine le chevalier d’Estournel.

    • La galère La Magistrate avec pour capitaine le chevalier d’Est.

    • Le vaisseau le Saint-Zacharie avec pour capitaine le chevalier Thomasi, lieutenant général.

    • La frégate Sainte-Elisabeth avec pour capitaine le chevalier de Suffren[15].

    • La frégate Sainte-Marie du Pilan avec pour capitaine le chevalier de Sobirats.

      • Sa charge de général des galères ayant atteint son terme le bailli de Freslon, avec l’aval du grand-maître, quitte Malte le 11 février 1785[16].

      • Peu de temps avant de quitter Malte, le 11 décembre 1734, il transmet une procuration instituant le sieur Richelot du Plessix régisseur des affaires concernant la Commanderie de la Feuillée[17].

      • Le grand-maître lui a accordé la commanderie de Piéton[18], riche commanderie qui doit lui procurer un revenu annuel estimé à 51200 livres. Il s’y serait rendu fin novembre 1785.

      • Il assista aux chapitres provinciaux du grand-prieuré d’Aquitaine des 12 juin 1786 et 9 juin 1789 ; il fut absent à ceux de 1787 et 1789. Il fut pourtant désigné le 15 juin 1789 pour l’établissement des preuves de noblesse de François-René de Chateaubriand[19]. Châteaubriand mentionne cet élément ainsi que le nom du bailli de Freslon dans les premières pages de son ouvrage Mémoires d’outre tombe (A22).

      • Il a siégé aux états généraux de Bretagne qui eurent lieu à Rennes les 26 octobre 1778, 30 octobre 1780 et 23 octobre 1786. Il signe la protestation de des Etats de Bretagne au roi, protestation qui conteste l’arrêt du roi de 1777 qui cassait l’élection des députés faite par les Etats, ainsi que la protestation de la noblesse de Bretagne de 1788.

Alexandre-Louis-Hugues de Freslon, Photo ″Véronique SPILLMANN, descendante directe à 7 générations de Gabriel Freslon de la Freslonnière″ .

Les années qui vont suivre vont être un véritable séisme pour Alexandre-Louis-Hugues Freslon de la Freslonnière. Ce noble qui, pour la période antérieure de sa vie, vécu sur les privilèges de la noblesse, à la recherche permanente des honneurs, va voir s’écrouler tout ce qu’il avait construit, et ce qu’il mettait au-dessus de tout son roi va être emprisonné puis décapité. La révolution de 1789 va détruire tous ses repères et valeurs.

L’Assemblée nationale, dans la suite de l’abolition des privilèges et de la déclaration des droits de l’homme vote, le 30 juillet 1791, la suppression des ordres de chevalerie. Les ordres de chevalerie ou autres qui impliquent des distinctions de naissance sont supprimés en France. Tout français qui obtiendrait ou conserverait l’admission à un ordre établi à l’étranger fondé sur des distinctions de naissance perdra la qualité et les droits de citoyen français. Or pour être admis chevalier de Saint-Jean de Jérusalem il faut apporter la preuve que l’on possède huit quartiers de noblesse. Nombre des députés intervenant à l’Assemblée nationale, le 30 juillet 1791[20], lors de la discussion de ce décret perçoivent parfaitement que l’article concernant la perte de la citoyenneté française en cas de volonté de se maintenir dans de tels ordres vise surtout l’Ordre de Malte et va entraîner à terme sa disparition en France.

Devant l’Assemblée nationale, le 8 septembre 1792, monsieur Vincens-Plauchut expose sa synthèse de l’histoire des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, au cours d’une très longue intervention. Il y réfute tous les écrits, motions, arguments qui furent produits avec l’objectif de défendre l’Ordre de Malte et ses possessions en France. Il présente ensuite un projet de décret en 12 articles concernant la saisie et mise en vente des biens de l’Ordre en France. L’article premier indique que les biens ″dont l’Ordre de Malte jouit en France seront dès à présent administrés et les immeubles réels vendus dans la même forme et aux mêmes conditions que les autres domaines nationaux″. Un des articles précise que les usufruitiers actuels des dits biens, prieurs, baillis, commandeurs, servants, diacres, pensionnaires seront payés sur le Trésor Public leur vie durant72. Le pouvoir exécutif doit régler avec l’Ordre de Malte la redevance annuelle à verser pour la contribution de la France à l’entretien du port et de l’hôpital de Malte. Après impression et distribution, le projet de décret repasse à l’Assemblée le 19 septembre 1792. Monsieur Vincens-Plauchut en fait une nouvelle lecture et sans nouvelle discussion l’Assemblée nationale décrète l’urgence et adopte le décret.

Le dernier commandeur du Palacret, Alexandre-Louis-Hugues de Freslon de la Freslonnière, commandeur de la Feuillée et de Piéton, capitaine général des escadres de la religion, va s’effacer. Le 13 septembre 1792, Thomas Penven, dernier procureur fiscal du Palacret, au nom du citoyen Alexandre-Louis-Hugues Freslon de la Freslonnière demande, au directoire du district de Guingamp, la levée des séquestres établis sur ses biens. Pour ce il présente le certificat délivré par le président commissaire de la section des 4 nations, le 2 mai 1792, visé par la municipalité de Paris le 3 du même mois. Ce certificat constate qu’il habite Paris[21] depuis plus de six mois et qu’il est compris dans la déclaration, faite en 1789, pour la contribution patriotique de l’Ordre. Avant de statuer, le directoire réclame un certificat de domicile pour la période comprise entre le 2 mai et le 13 septembre 1792. Le 29 octobre 1792, le certificat de résidence, à présent à Chantilly72, est reçu par les administrateurs du département qui prononcent la mainlevée du séquestre lui permettant jusqu’au 1 janvier 1793 de jouir de ses revenus, date à compter de laquelle il recevra le traitement prévu par l’Etat.

Les pérégrinations de l’ex-bailli de Freslon vont se poursuivre sur cette période : il est arrêté le 10 septembre 1793 comme ci-devant noble et incarcéré au château de Chantilly, puis à la maison d’arrêt de Saint-Paul-les-Beauvais le 2 octobre 1793, d’où il sera libéré le 17 octobre 1794. Revenu brièvement à Chantilly il s’installe à Dammartin avant d’aller se fixer définitivement à Paris le 5 novembre 1795.

Les revenus du bailli Alexandre-Louis-Hugues de Freslon ont complètement fondus. Le décret du 19 septembre 1792 prévoyait que les prieurs, baillis, commandeurs seraient payés leur vie durant par le Trésor Public or cette promesse s’est réduite à une simple pension ecclésiastique de 267 francs. Son frère aîné Alexis-François-Marie-Joseph va lui verser une rente viagère, et lui céder sa part de la succession de leur oncle Louis-François de Freslon (dit l’abbé). Il recevra encore un secours annuel de 1200 francs pris sur les fonds du ministère de la guerre entre 1802 et 1817 et à partir de 1823 il recevra une pension de 800 francs sur la liste civile du roi[22].

Alexandre-Louis-Hugues Freslon de la Freslonnières décède à Paris le 19 janvier 1829, il sera inhumé au cimetière de l’est (dit du Père-La-Chaise).

La famille Freslon de la Freslonnière au XVIIIe siècle ou une preuve de la décadence de l’ordre de Malte

Sans doute bien avant, mais de façon de plus en plus nette à compter du XVIIe siècle, l’ordre de Malte respecte de moins en moins ses propres statuts, les exemptions sont de plus en plus fréquentes, le respect des quatre vœux est de plus en plus absent, les vœux sont prononcés de plus en plus tardivement et quelquefois jamais prononcés, les preuves de favoritisme sont de plus en plus fréquentes.

Ces éléments apparaissent tout au long de la vie du dernier commandeur du Palacret que nous avons détaillée au précédent paragraphe. La vie de plusieurs membres de la famille Freslon de la Freslonnière, que je résume ci-après démontre que ces éléments ne sont plus un cas d’exception mais sont de pratique courante.

En me limitant aux parents et grands parents d’Alexandre-Louis-Hugues Freslon de la Freslonnière je relève qu’au début du XVIIIe siècle, le 11 janvier 1716, Claude Freslon de la Freslonnière épouse Marie Rogon. Ce couple va avoir 14 enfants dont neuf filles parmi lesquelles deux seront religieuses, une troisième ″grande pensionnaire″ dans un couvent, et les six autres enfants décèderont avant leurs dix ans. Parmi les cinq garçons l’aîné Marie-Joseph sera le principal héritier, Honoré-Claude décèdera en sa première année, Claude-Alexandre décéda à vingt-huit ans capitaine au régiment Royal-Vaisseaux, les deux derniers, devinrent des religieux et font l’objet des biographies simplifiées ci-après.

1 - Louis-François reçu la tonsure le 4 novembre 1742 en la chapelle des religieuses de la Trinité de Rennes. Tout au long de sa carrière il va bénéficier de nombreuses charges ecclésiastiques :

    • Vicaire général et prévôt de l’église de Rennes en 1762[23].

    • Abbé comandataire de Sainte-Croix de Guingamp en 1762 ; la gazette de France du 9 juillet 1762 note à ce sujet : ″ … sa Majesté a donné celle de Sainte-Croix [l’abbaye] de Quinkamp [Guingamp], même ordre [Saint-Benoit], diocèse de Tréguier, à l’abbé de la Frélonnière, vicaire général de Rheims [en fait Rennes] ″. Cette dernière charge fera qu’il sera député de l’Eglise aux Etats de Bretagne de 1762, 1770, 1788 à Rennes et de 1768 à Saint-Brieuc.

    • Abbé comandataire de Saint-Nicolas des Prés au diocèse de Verdun en 1772[24].

    • Son neveu, Alexandre-Louis-Hugues, commandeur de Piéton, du fait des privilèges de l’ordre de Malte liés à la commanderie de Piéton, le nomme en 1786 au bénéfice de Notre-Dame de Sars dans le Hainaut. Ce territoire dépend de l’Autriche, et le gouvernement lui refuse ses lettres d’habilitation, du fait de sa qualité d’étranger. Son neveu le nomme une seconde fois à la même charge. Le 28 mars 1792 le consul privé de sa majesté impériale émet un avis favorable[25].

2 - Pour assurer l’avenir de Gabriel-Jean-Baptiste, fils de Claude et de Marie Rogon sa famille va, très jeune, lui ouvrir une possibilité de carrière combinant à la fois l’armée et la religion et l’on verra que ce fut uniquement un choix opportuniste en 1777 qui lui fera choisir de prononcer ses vœux dans l’ordre de Malte.

Gabriel-Jean-Baptiste naquit à Bratz, en Montoir de Bretagne, le 2 mai 1732.

En 1735, à trois ans, il devient chevalier de Malte de minorité[26].

Il a quinze ans quand ses parents présentent ses pièces de noblesse avec l’objectif qu’il soit admis en tant que page de la grande écurie du roi Louis XV. Ses preuves de noblesse sont admises[27] mais sa candidature est rejetée en mars 1747 pour taille insuffisante (moins de 5 pieds 2 pouces).

Le 28 août 1747 il entre en tant que lieutenant au régiment Royal-Vaisseaux-Infanterie. Il accède au grade de capitaine de compagnie en 1758, major au régiment Hainaut-infanterie le 11 avril 1770, lieutenant-colonel du régiment Nivernais le 29 décembre 1777. Se retire avec la commission de colonel et une pension de 1500 livres le 8 avril 1779.

Le 30 mars 1754 il est tonsuré par monseigneur Louis-Guy de Guérapin de Vauréal, évêque de Rennes, dans la chapelle du séminaire de Rennes. Comme clerc tonsuré il jouira des bénéfices ecclésiastiques sur la chapellenie du château de La Freslonnière, sur celle de la chapellenie de La Freslonnière en l’église Saint-Sauveur de Rennes et celle de la chapellenie de sainte Barbe et saint Martin de la Grille en l’église cathédrale de Rennes.

Le 3 novembre 1755 est nommée par le grand prieuré d’aquitaine une commission chargée d’établir et de présenter les preuves de noblesse de Gabriel-Jean-Baptiste de Freslon[28]. Les commandeurs de Boul de Cintré, commandeur de Sainte-Catherine du Temple à Nantes, et François-Louis-Auguste de Cumont, commandeur de la Guerche, les établissent et les présentent ; elles seront reconnues valables le 5 mai 1756.Entre temps frère Antoine de Martel, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur des commanderies de Moulin, Loudun, Puyraveau, procureur et receveur du commun trésor du grand prieuré d’Aquitaine, reconnaît avoir reçu, le 9 février 1755, de Gabriel-Jean-Baptiste de Freslon la somme de deux-mille-trois-cent-vingt-cinq livres pour son passage de majorité au rang de chevalier de justice au grand prieuré d’Aquitaine. En conséquence de quoi il sera reçu le 12 juillet 1756.

Le 7 janvier 1763 il reçoit, de Versailles, l’autorisation d’aller faire ses caravanes à Malte sans qu’il soit réputé avoir quitté le service de la France[29]

Comme nombre des membres de sa famille Gabriel-Jean-Baptiste était député aux Etats de Bretagne. A ce titre il participe aux Etats de Bretagne en 1750, 1758, 1766, 1768, 1770, 1776 et 1778 à Rennes et 1772 à Morlaix. Ce qui lui vaut une pension de 100 livres en 1754, portée à 200 livres en 1760 et poursuivie jusqu’en 1776.

Sa participation à la séance du 11 novembre 1776, à Rennes, va déclencher une grande inflexion dans sa vie. Les Etats de Bretagne vont le choisir pour aller à Malte[30] « pour témoigner à Monseigneur le prince de Rohan et grand-maître de la Religion toute la part que les trois ordres avaient pris à son élection et exprimer en leur nom à son altesse éminentissime les sentiments dont ils sont pénétrés pour sa personne, pour son illustre maison ». Le 12 novembre les Etats Généraux de Bretagne complètent sa mission : il devra faire valoir auprès du grand-maître des recommandations en faveur des chevaliers de Malte de la Bouëtiez et de la Moussaye (A23). Lors de son retour il va savoir tirer profit de sa mission. Les ″états généraux et ordinaires du pays et duché de Bretagne″ de 1778[31] s’ouvrent à Rennes le 26 octobre. Dès le vendredi 30 octobre Gabriel-Jean-Baptiste de Freslon rend compte de sa mission et lit le courrier du grand-maître à destination des Etats de Bretagne (compte-rendu annexe A24). Il est arrivé à Malte le 16 avril 1777 où il est l’invité du grand-maître. Il lui fait part de sa mission mais ne peut obtenir de ce dernier du ″favoritisme″ pour les chevaliers du Bouëtiez et de la Moussaye. Par contre il se voit proposer par le grand-maître une commanderie s’il décide de prononcer ses vœux.

Gabriel-Jean-Baptiste a été reçu dès ses trois ans chevalier de minorité, à vingt-quatre ans il est reçu chevalier de majorité, en 1763, à trente et un ans, il fait une caravane à Malte. En 1777, il rencontre le grand-maître de l’Ordre et accepte, en contrepartie des bénéfices d’une commanderie, de prononcer ses vœux dans l’Ordre alors qu’il a quarante-cinq ans. Il va recevoir une pension sur une commanderie rendue vacante par la mort du bailli de Saint-Simon en attendant qu’il puisse s’en donner une sur le prieuré d’Aquitaine. Il a également reçu du grand-maître, ce dont il n’est pas peu fier, une tabatière en or avec le portrait en émail du grand-maître. A l’issue de la présentation de sa mission à Malte, les Etats de Bretagne décident de lui verser une somme de 15000 livres.

Il est élu colonel du régiment de Malte le 17 avril 1779 avec la mission de le réorganiser. Il est revêtu de la dignité de grand croix de l’Ordre, à Malte, le 9 février 1780, avec pour témoins le commandeur de la Feuillée Louis-Georges le Jumeau des Perriers et du bailli Nicolas Vachon de Belmont. Peu après le décès de Louis-Georges le Jumeau des Perriers, le 15 avril 1780, il est nommé en remplacement de ce dernier grand écuyer du grand-maître.

Le 17 décembre 1781 il est nommé commandeur de Valenciennes[32]. Dans une lettre adressée à M. de La Falluère il note : ″ la mort de M. le commandeur de Fleury m’a fait avoir la commanderie de Valenciennes. Elle est énormément chargée de pensions [habituellement pensions pour d’anciens frères de l’Ordre démunis de charges], quoiqu’elle soit affermée plus de 36000 livres. Mais j’ai la promesse d’en changer en 85 ou 86″.

Gabriel de Freslon, portrait toujours conservé au château de la Freslonnière en 2016. Photo ″Véronique SPILLMANN, descendante directe à 7 générations de Gabriel Freslon de la Freslonnière″ .

Gabriel-Jean-Baptiste décède à Malte, le 22 mai 1782, des suites d’une maladie contagieuse contracté dans l’hôpital de la Valette au chevet d’un malade mourant. Il est inhumé en l’église Saint-Jean de la Valette. Sa pierre tombale, en marbre de différentes couleurs, fut construite à la demande de son neveu le commandeur de la Feuillée Alexandre-Louis-Hugues de Freslon.

Pierre tombale de Gabriel-Jean-Baptiste de Freslon en l’église Saint-Jean de la Valette à Malte, dessin extrait de Généalogie de la maison de Freslon[33].

Epitaphe :

A Gabriel de Freslon, rennais.

Chevalier de Saint Jean de Jérusalem.

Décoré de la grand-croix.

Probe, prudent, libéral, bienveillant, très juste.

Député par sa province vers Emmanuel de Rohan élu grand maître de l’ordre pour le féliciter.

Chef de la cavalerie maltaise.

Colonel des soldats chez les français et chez les maltais. Comme le père des pauvres et grâce à l’établissement de la discipline militaire comme le gardien de la tranquillité publique.

Tout le peuple avec douleur l’a accompagné à ses funérailles.

Alexandre de Freslon, aussi chevalier, à un oncle très cher.

Antoine de Ligondès, aussi chevalier, à son meilleur ami.

Tous les deux remplis de tristesse ont élevé ce monument l’année 1786.

Il a vécu 54 ans.

3 – Amateur-Hippolyte de Freslon, frère d’Alexandre-Louis-Hugues de Freslon, dernier commandeur de la Feuillée, naquit le 21 septembre 1751 à Nantes. La cérémonie religieuse de son baptême n’aura lieu que le 24 septembre 1767 à Mézière, dans le diocèse de Reims[34] . Ville où était en garnison oncle Gabriel-Jean-Baptiste de Freslon, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem.

En vertu d’une commission donnée par le grand prieuré d’Aquitaine le 4 novembre 1767, Claude-Eugène de Beauveau Tigny, commandeur d’Auzon et de Prailles, accompagné du frère François-Louis-Auguste de Cumont, commandeur de Saint-Jean et Sainte-Catherine de Nantes, se rend à Rennes, en Avril 1768, afin de faire établir les preuves de noblesse nécessaires à l’admission dans l’ordre de Malte d’Amateur-Hippolyte de Freslon. Le 6 mars 1768 frère Louis-Innocent de Tudert, commandeur de Beaune et receveur du commun trésor du grand prieuré d’Aquitaine, reconnaît avoir reçu ″la somme de 2325 livres, valeur de 125 pistoles d’Espagne″, pour les droits de passage de majorité de noble Amateur-Hippolyte de Freslon au rang de chevalier de justice. Le 2 mai 1768 les chevaliers de Kerouartz et de La Laurencie présentent les dites preuves de noblesse. Le 12 juillet 1768, Amateur-Hippolyte de Freslon est reçu chevalier de l’ordre de Malte. Il participe, à compter du 21 janvier 1771, à une caravane sur les galères de l’Ordre, caravane à laquelle participe également son frère Alexandre-Louis-Hugues.

Le chevalier Amateur-Hippolyte de Freslon deviendra également mousquetaire de la garde du roi.

Ainsi que la plupart des membres de sa famille il fut député aux Etats de Bretagne et à ce titre participa, à Rennes, aux Etats de Bretagne des 28 octobre 1782, 8 novembre 1784 et 23 octobre 1786.

Après la révolution de 1789 il va vivre, à Rennes, chez son frère aîné Alexis-François-Marie-Joseph. Cependant contrairement à ce dernier il n’émigrera pas.

Il décède, à Rennes, le 12 février 1797.

Amateur-Hippolyte de Freslon,

Photo ″Véronique SPILLMANN, descendante directe à 7 générations de Gabriel de Freslon″.

[1] Archives de Malte à La Valette, volume 585.

[2] Paul de Freslon, Généalogie de la maison de Freslon, Saint-Brieuc, Armand Prud’Homme éditeur, 1929, AD35 42Bi 500.

[3] Les quartiers de noblesse présentés lors de l’admission à l’ordre de Malte d’Amateur-Hippolyte de Freslon remontent à un contrat de mariage daté du 15 mars 1386 (n. st.).

[4] Avant le rattachement de la Bretagne à la France les ″ Etats de Bretagne″ sont la cour souveraine du duché avec les compétences judiciaires, financières, et politiques. A la suite de l’union à la France les clauses relatives à l’administration du duché garantissent les Etats de Bretagne. Ils siègeront jusqu’à leur interdiction par l’Assemblée Constituante en 1789. Ils s’assemblent en principe tous les deux ans sur convocation du roi, dans une ville définie par ce dernier.

[5] Archives de l’ordre de Malte à la Valette, délibérations de la langue de France, vol. 2.116, p. 55.

[6] Régiment créé par Louis XIII, le 2 janvier 1663, lors de sa réorganisation de la maison militaire du roi. Le recrutement se faisait dans la noblesse ou parmi les fils d’officiers reconnus pour leurs services ; ils y entraient entre quinze et vingt ans. Le roi en conservait le commandement.

[7] Archives de l’ordre de Malte à la Valette, délibérations de la langue de France, vol. 2.116.

[8] BNF nouvelles acquisitions, Registres capitulaires du grand prieuré d’Aquitaine, 3.071, p. 225.

[9] BNF, fonds Chérin, 31648(86).

[10] Archives de l’ordre de Malte à la Valette, vol. 586, p. 378.

[11] Archives de l’ordre de Malte à la Valette, délibérations du conseil de l’Ordre 1782, vol. 162.

[12] En 1783 les régions de Messine en Sicile et de Reggio en Calabre sont soumises à un tremblement de terre dévastateur. Le premier séisme de magnitude 7 a lieu le 5 février, il sera accompagné d’un tsunami, il se poursuit par des répliques quasi journalières dont la dernière le 28 mars est à nouveau de magnitude 7.

[13] Archives de l’ordre de Malte à la Valette, vol. 274.

[14]Louis de Boigelin, chevalier de Malte, dans son ouvrage Malte ancienne et moderne (à Paris, chez Madame Hocquart, 1809, tome III, p. 92), fait le récit de cette expédition.

[15] Pierre André Suffren (1729-1788), dit le bailli de Suffren ou Suffren de Saint-Tropez. Un des plus célèbres marins français. A fait une double carrière prestigieuse dans la marine royale française(vice amiral) et dans la marine de l’ordre de Malte (commandeur, aurait été général des galères du 11 septembre 1780 au 31 août 1782).

[16]Archives de Malte à La valette, Liber conciliorum .

[17] AD29, 24B74

[18] Cette commanderie dépendait de la langue de France ; située aujourd’hui en Belgique, dans la province du Hainaut, près de la ville de Mons.

[19] BNF, nouvelles acquisitions, fr 3.071, p.p. 213, 252, 267, 285, 287.

[20] Yves le Moullec, Le Palacret histoire d’une commanderie en Basse-Bretagne, 2015, p.p.501, 502.

[21]Les 6 mois précédant le 2 mai 1792 le bailli de Freslon a habité à Paris à l’hôtel d’York, rue Jacob, puis à l’hôtel d’Angleterre, rue du Colombier. Il quitte Paris pour Chantilly le 2 août 1792, archives de la Freslonnière.

[22] Paul de Freslon, Généalogie de la maison de Freslon, Saint-Brieuc, Armand Prud’Homme éditeur, 1929, AD35 42Bi 500.

[23] G. de Corson, Pouillé de l’archevêché de Rennes, p. 136.

[24] Gazette de France : ″ de Versailles le 11 mars 1772… sa Majesté a accordé celle de Saint-Nicolas des Prés, ordre de saint Augustin, diocèse de Verdun, à l’abbé de la Frélonnière, vicaire général de Reims″.

[25] Paul de Freslon, Généalogie de la maison de Freslon, Saint-Brieuc, Armand Prud’Homme éditeur, 1929, AD35 42Bi 500.

[26] Acceptation par Antoine Manoel de Vilhena, grand-maître de l’ordre à Malte dans un courrier daté du 11 septembre 1735 ; lettre faisant référence à un bref de dispense d’âge du pape Clément XII, en date du 31 août 1735 (archives de la Rouardais, d’après Paul de Freslon, Généalogie de la maison de Freslon).

[27]BNF, Carré d’Hozier, volume 30504(275).

[28] Gabriel-Jean-Baptiste de Freslon sera le premier de sa famille à mettre devant son nom patronymique la particule de.

[29] Archives de la Freslonnière.

[30] Gazette de France des 2 et 9 juin 1777. Compte- rendu des Etats de Bretagne du 30 octobre 1778, AD44 C454.

[31] AD44, C 454.

[32] Archives de Malte à La Valette, volume 585, p.18)

[33] Paul de Freslon, Généalogie de la maison de Freslon, Saint-Brieuc, Armand Prud’Homme éditeur, 1929.

[34] Ce baptême tardif semble particulièrement fréquent dans cette famille. Alexis-François-Marie-Joseph frère aîné d’Amateur-Hippolyte et d’Alexandre-Louis-Hugues de Freslon, et héritier principal, naquit à Nantes le 9 octobre 1749. Il fut ondoyé, mais non nommé, le même jour en l’église Saint-Laurent. Le complément de la cérémonie de baptême n’aura lieu que 15 ans plus tard, le 2 août 1765 en l’église Saint-Germain de Rennes. Pendant 15 ans, n’ayant pas été nommé auparavant, dans les actes il est mentionné sous le ″ nom″ d’Anonyme.